Josep, film hommage au dessinateur caricaturiste !

Nathalie Darzac


Un film d’animation d’AUREL, inspiré de la vie et des oeuvres du dessinateur JOSEP – Un film pour ne pas oublier.

Bouleversée par ce film, je ne saurai que trop recommander à tous ceux que l’histoire, celle des hommes en exil, autant que l’art, comme arme pour combattre et survivre, intéressent de s’y précipiter.

Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature de Franco, le gouvernement français ne trouve comme solution que de parquer ces Espagnols dans des camps de concentration où les réfugiés n’auront d’autres choix que de construire leurs propres baraquements, de se nourrir des chevaux qui les auront portés hors de leur pays et de mourir par centaines faute d’hygiène, d’eau, de nourriture et de soin.

Dans un de ces camps, deux hommes séparés par un fil de fer barbelé vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est Josep Bartoli (1910-1995), combattant antifasciste et dessinateur caricaturiste au trait sûr et incisif.

Sur ce synopsis, Aurel (Aurélien Froment, dessinateur de presse) a réalisé son premier long métrage d’animation sur un scénario de Jean-Louis Milesi, film retenu en sélection officielle au Festival de Cannes cette année.

Le cadre formel ainsi posé, il faut immédiatement dire combien ce film est une pure merveille tant sur la forme que sur le fond, servi par une distribution remarquable d’intelligence et de sensibilité (Sergi Lopez, Silvia Pérez Cruz, François Morel, Sophia Aram, Valérie Lemercier …).

Avec l’agilité du dessinateur rompu au dessin de presse, Aurel a mis son talent pour raconter la vie mouvementée et épique du dessinateur hors pair que fut Josep Bartoli en partie oublié aujourd’hui. Le film est ponctué de planches de son recueil de dessins Campos de concentration(publié en 194) qui constituent un témoignage rare et exceptionnel de cet épisode de notre histoire relativement méconnu, longtemps caché, qu’on a nommé la Retirada,ou l’exode par les Pyrénées de près de 500 000 espagnols fuyant le franquisme et leur arrivée dans les camps de concentration comme celui à Argelès-sur-Mer.
Ce film est aussi un hymne puissant à l’amitié et à la fraternité. Il ne peut que faire écho à nos consciences d’aujourd’hui.